Y a-t-il un risque que je tombe enceinte pendant les règles ? Toutes les femmes se sont un jour posé cette question, dans toutes les cultures et à tout âge !
En effet, une femme ayant des rapports sexuels coure à tout moment le risque d’une grossesse non désirée, avec toutes les conséquences que cela implique.
Charge a elle de prendre les mesures de protection et de contraception qui s’imposent, sauf bien sûr si le partenaire s’implique sur le sujet, mais ce n’est encore que trop rarement le cas…
Autour de cette question « peut-on tomber enceinte pendant les règles ?« , c’est un vaste sujet qui se pose. Comprendre le cycle féminin et ce qui influe sur la conception, mettre fin aux idées reçues ou encore faire le bon choix de contraception…Tentons de lever une part du voile sur tout ça !
Comprendre le cycle féminin et menstruel
Le cycle menstruel est un processus complexe et essentiel dans la vie reproductive d’une femme. Pas seulement d’ailleurs, parce qu’il influe largement sur la santé globale ! Il se décompose en plusieurs phases :
– Début du cycle : les menstruations
Le début du cycle menstruel intervient le premier jour des règles. Cette phase, qui dure entre 3 et 7 jours, est connue sous le nom de menstruation. C’est le moment où la muqueuse utérine (endomètre) qui s’était épaissie en prévision d’une grossesse potentielle est éliminée, car aucun ovule fécondé ne s’est implanté dans l’utérus.
– Phase folliculaire : préparation de l’ovulation
Après les menstruations, nous entrons dans la phase folliculaire, du premier jour des règles jusqu’à l’ovulation. Pendant cette période, sous l’influence de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), plusieurs follicules (sacs contenant des ovules immatures) dans les ovaires commencent à mûrir. Cependant, la plupart du temps, un seul follicule atteindra la pleine maturité. Durant cette période, l’augmentation des niveaux d’œstrogènes prépare l’endomètre à une éventuelle implantation d’un ovule fécondé.
– Ovulation : libération de l’ovule
L’ovulation est déclenchée par un pic de l’hormone lutéinisante (LH). Cela se produit vers le milieu du cycle menstruel, soit autour du 14ᵉ jour pour un cycle de 28 jours, mais quelques variations sont possibles. L’ovule mûr est libéré et se déplace dans la trompe de Fallope, où il peut être fécondé par un spermatozoïde pendant environ 24 h.
– Phase lutéale : après l’ovulation
Le follicule qui a libéré l’ovule se transforme en corps jaune, qui produit de la progestérone. Cette hormone est essentielle pour maintenir l’endomètre et préparer l’utérus à une grossesse. Si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune se désintègre, entraînant une baisse des niveaux de progestérone et d’œstrogènes, ce qui déclenche les menstruations et le début d’un nouveau cycle.
Voilà une base commune qui peut varier considérablement d’une femme à l’autre et même d’un cycle à l’autre. En effet, le cycle est très influençable, le stress, les conditions de santé, les changements de poids, les médicaments… peuvent être à l’origine de cycles irréguliers.
Pourquoi je peux tomber enceinte pendant les règles ?
Bien que beaucoup pensent qu’il est impossible de tomber enceinte lorsqu’on a des rapports pendant les règles, ce n’est pas tout à fait vrai ! Certes le pourcentage de chance est faible mais il existe alors, il vaudrait mieux ne pas jouer avec le feu si vous ne voulez pas tomber enceinte… Cette probabilité s’explique de plusieurs façons :
– Durée du cycle et fenêtre de fertilité
Chez les femmes ayant des cycles courts, par exemple de 21 à 24 jours, l’ovulation peut survenir juste après la fin des règles. Si les menstruations durent 5 à 7 jours et que l’ovulation se produit peu de temps après, il y a donc une possibilité de fécondation si des rapports sexuels non protégés ont lieu pendant les règles.
– Survie des Spermatozoïdes
Les spermatozoïdes peuvent survivre dans le tractus génital féminin jusqu’à 5 jours après un rapport sexuel. Ainsi, même si les rapports sexuels ont lieu au cours des menstruations, les spermatozoïdes peuvent rester viables et féconder un ovule si l’ovulation se produit peu de temps après.
– Ovulation précoce et irrégularité du cycle
Certaines femmes ont une ovulation précoce, c’est souvent le cas lorsque les cycles sont irréguliers. Dans ce cas, il est très difficile de prévoir la période d’ovulation. Les chances de tomber enceinte avec des rapports pendant les règles et en l’absence de contraception sont donc bien plus grandes !
Quels facteurs influent sur la conception ?
Le corps n’est pas une machine bien huilée ou toute marche parfaitement avec une maintenance minimale… Oh non, nous sommes bien plus complexes que ça ! De multiples facteurs influencent la fertilité d’une femme et donc la conception. Voici les plus courants :
– Les facteurs biologiques et hormonaux
On ne peut rien faire contre l’horloge biologique, la fertilité féminine commence à décliner après 30 ans, avec une baisse plus marquée après 35 ans. Chez les hommes, bien que l’âge affecte moins directement la fertilité, la qualité du sperme diminue aussi avec l’âge.
Les déséquilibres hormonaux influent sur l’ovulation et la qualité des spermatozoïdes. Des conditions telles que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou des niveaux anormaux de FSH et d’œstrogènes perturbent le cycle menstruel.
La qualité de la glaire cervicale (sécrétion visqueuse produite par les glandes du col de l’utérus) joue par ailleurs un rôle essentiel dans la fertilité en changeant de consistance pendant le cycle. Très élastique et transparente au cours de la période la plus propice à la fécondation, elle aide les spermatozoïdes à survivre et à se déplacer vers l’ovule. À l’inverse, elle est plus perméable pour faire barrière aux spermatozoïdes comme aux autres agents pathogènes lorsque ce n’est pas le bon moment.
– Les conditions physiologique et anatomique
Des problèmes de santé tels que l’endométriose, les fibromes utérins ou les infections des voies génitales jouent sur la fertilité. Chez les hommes, des conditions comme la varicocèle, l’épididymite ou l’orchite impactent la qualité du sperme.
De même, des anomalies anatomiques, dans la structure de l’utérus, des trompes de Fallope, ou des organes génitaux masculins peuvent entraver la rencontre de l’ovule et du spermatozoïde.
– Le style de vie et l’environnement
Une alimentation équilibrée et un poids sain sont essentiels pour la fertilité. L’obésité comme le sous-poids affectent les hormones et donc la fertilité.
La consommation régulière de tabac, d’alcool et de drogues diminue considérablement la fertilité chez les hommes et les femmes. Non seulement elle réduit la qualité des ovules et des spermatozoïdes mais elle augmente le risque de fausse couche et de problèmes de santé pour le bébé.
Le stress chronique perturbe les hormones et peut-être à l’origine d’un retard d’ovulation. Il est donc important d’apprendre à gérer son stress et sans doute de chercher à vivre dans un environnement plus serein si des problèmes de fertilité sont constatés.
Éviter de tomber enceinte pendant les règles grâce aux différentes méthodes contraceptives
La contraception est un sujet crucial pour la femme et plus largement le couple qui peut alors décider du bon moment pour avoir un bébé, plutôt que de devoir faire face à une grossesse surprise. Plusieurs méthodes de contraception sont aujourd’hui disponibles, chacune ayant ses propres caractéristiques, efficacité, avantages et inconvénients. Il est important de choisir une méthode adaptée à ses besoins, à son mode de vie et à sa santé.
– La pilule hormonale
La pilule contraceptive est l’une des méthodes les plus populaires. Elle contient des hormones (œstrogènes et progestérone ou seulement progestérone) qui empêchent l’ovulation, épaississent la glaire cervicale pour bloquer le passage des spermatozoïdes et amincissent la muqueuse utérine pour prévenir la nidation. Elle doit être prise quotidiennement à peu près à la même heure. Son efficacité est élevée lorsqu’elle est utilisée correctement, mais elle peut être diminuée par des oublis, certains médicaments ou des troubles gastro-intestinaux.
– Le stérilet ou Dispositif Intra-Utérin (DIU)
Le stérilet est un petit dispositif placé directement dans l’utérus. Il existe deux types principaux : le stérilet hormonal qui libère des hormones pour épaissir la glaire cervicale et amincir l’endomètre et le stérilet en cuivre qui crée un environnement toxique pour les spermatozoïdes. Les DIU sont parmi les méthodes les plus efficaces et peuvent rester en place pendant plusieurs années.
– Le préservatif
Le préservatif est la seule méthode contraceptive qui offre également une protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Disponible en versions masculines et féminines, il s’agit d’une enveloppe en latex ou en polyuréthane à placer sur le pénis avant le rapport sexuel ou à insérer dans le vagin. Le préservatif est moins efficace que la pilule ou le DIU en termes de prévention de la grossesse, mais reste essentiel pour la protection contre les IST.
– L’implant contraceptif
L’implant est une petite tige flexible insérée sous la peau du bras. Il libère des hormones pour prévenir l’ovulation et reste efficace pendant plusieurs années. Si l’implant est une option très fiable, il est à l’origine d’effets secondaires hormonaux chez beaucoup de femmes.
– Le patch contraceptif ou l’anneau vaginal
Ces deux méthodes fonctionnent de la même manière. Elles libèrent une combinaison d’œstrogènes et de progestérone à travers la peau directement dans la circulation sanguine. Cette diffusion continue d’hormones empêche l’ovulation, épaissit la glaire cervicale et rend l’endomètre moins propice à l’implantation d’un ovule fécondé.
Le patch doit être remplacé chaque semaine pendant trois semaines, avec une semaine de pause durant laquelle surviennent les menstruations. C’est une option pratique pour celles qui ont du mal à se souvenir de prendre une pilule chaque jour. Cependant, il peut être visible selon l’endroit où il est appliqué et peut causer des irritations cutanées.
L’anneau est porté pendant trois semaines, puis retiré pendant une semaine pour permettre les menstruations avant d’insérer un nouvel anneau. L’avantage, c’est sa discrétion et le fait qu’il ne nécessite pas une attention quotidienne. Une sensation de gêne durant les rapports sexuels ou l’expulsion de l’anneau peut toutefois survenir.
– Les méthodes naturelles
Quelques femmes utilisent des méthodes naturelles de contraception comme la surveillance de la température basale, le suivi de la glaire cervicale et le calcul des jours fertiles. Ces techniques reposent sur l’identification des signes corporels pour éviter les rapports sexuels pendant la période fertile du cycle menstruel. Certes ces méthodes ont l’avantage de ne pas produire d’effets secondaires physiques mais elles exigent une discipline exemplaire. Par ailleurs, elles sont loin d’être infaillibles car de nombreux facteurs externes peuvent influer sur le corps, la fertilité, les hormones…
– La ligature des trompes
Lorsqu’on est sûr de ne pas ou plus vouloir d’enfant, la contraception définitive est une solution aussi idéale que radicale. La ligature des trompes consiste à bloquer ou à couper les trompes de Fallope pour empêcher les ovules de rencontrer les spermatozoïdes, ce qui évite la fécondation. Cette procédure est généralement réalisée sous anesthésie générale et peut être effectuée de plusieurs manières, y compris par laparoscopie. Bien que la ligature des trompes soit considérée comme permanente, des procédures de réversion sont possibles toutefois les taux de succès variables.
Et la contraception masculine alors ?
Peut-on tomber enceinte pendant les règles ou non ? Vous n’auriez même plus à vous poser la question si les hommes prenaient leur par de contraception ! On traine en la matière mais les mentalités tendent à évoluer et les solutions arrivent doucement.
Des études sont en cours afin de développer une sorte de pilule masculine cependant rien n’est encore commercialisé. La contraception hormonale masculine (CHM) agirait en réduisant la production de sperme grâce à l’utilisation d’hormones, tandis que la contraception masculine thermique (CMT) utiliserait la chaleur pour diminuer temporairement la fertilité masculine en affectant la production de sperme.
En revanche la vasectomie, contraception définitive masculine, se pratique facilement, libérant la femme des soucis de contraception. Elle consiste à couper ou bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes des testicules à l’urètre. Cette intervention empêche les spermatozoïdes de se mélanger au liquide séminal éjaculé, rendant l’homme stérile tout en préservant ses performances sexuelles. La vasectomie est généralement réalisée sous anesthésie locale et est réputée pour sa fiabilité et sa simplicité.
Les mythes courants concernant la grossesse et les règles :
Les idées reçues ont la vie dure, on en retrouve dans à peu près tous les domaines de la vie courante ! La grossesse et les règles n’y échappent pas. Bien au contraire, ces deux sujets battent des records de mythes infondés. Impossible de tous les citer, toutefois je vais tout de même en faire tomber quelques-uns. Une façon de vous libérer et au passage de vous donner l’opportunité de faire taire les plus mauvaises langues.
Quelques « on-dit » sur la grossesse :
- Il faut éviter les bains pendant la grossesse. ❌ Un bain tiède peut être bénéfique pour atténuer les courbatures fréquentes durant la grossesse. Il est cependant conseillé d’éviter les bains très chauds ou les spas.
- La forme du ventre indique le sexe du bébé. ❌ La physionomie de la mère et la position du bébé donne la forme au ventre et non le sexe de l’enfant.
- Une femme enceinte est forcément heureuse et rayonnante. ❌ La grossesse peut être une période difficile pour certaines femmes, avec des défis physiques et émotionnels. Le bonheur n’est pas une constante garantie.
- Les nausées de grossesse interviennent le matin. ❌ Bien que souvent appelées « nausées matinales », elles peuvent survenir à n’importe quel moment, jour ou nuit, en raison des fluctuations hormonales de la grossesse.
- Il ne faut pas voyager en avion pendant la grossesse. ❌ Les voyages en avion ne sont pas moins sûrs pendant la grossesse. La prudence reste de mise pour les longs voyages au troisième trimestre ou en cas de grossesse pathologique.
- Une femme enceinte mange pour deux. ❌ L’augmentation des besoins énergétiques est progressive : légère au premier trimestre, puis plus marquée au deuxième et au troisième trimestre, sans jamais justifier de doubler l’apport calorique.
- Avoir des rapports sexuels pendant la grossesse peut blesser le bébé. ❌ Les rapports sexuels sont habituellement sûrs pendant la grossesse, sauf en cas de complications médicales.
- Il faut dormir sur le côté gauche durant la grossesse. ❌ Bien que dormir sur le côté gauche puisse améliorer la circulation sanguine, il n’est pas nécessaire de s’y limiter. Le confort avant tout !
Quelques idées reçues sur les règles :
1. Le sang menstruel est différent du sang normal :
Le sang menstruel est du sang tout ce qu’il y a de plus normal, bien que sa couleur puisse varier.
2. Les règles sont un moyen pour le corps de se nettoyer :
Les règles sont simplement le résultat de la non-fécondation de l’ovule, avec la chute des hormones et l’évacuation de la muqueuse utérine.
3. Tout saignement signifie l’absence de grossesse.
Des saignements légers peuvent survenir en début de grossesse, souvent confondus avec des règles.
4. Il ne faut pas faire de sport pendant les règles.
L’exercice peut en réalité diminuer les douleurs menstruelles. Il est important de respecter les limites de son corps et d’adapter son activité physique à son état de confort.
5. Les femmes vivant ensemble synchronisent leurs cycles menstruels.
Bien que certaines anecdotes le suggèrent, les recherches actuelles indiquent que cette synchronisation est peu probable.
6. Ne pas avoir ses règles chaque mois est anormal.
Les cycles peuvent naturellement varier. Une absence occasionnelle n’est pas forcément inquiétante, mais une consultation médicale peut être nécessaire en cas de changement soudain ou inexpliqué.
7. Les menstruations s’arrêtent dans l’eau.
Bien que l’eau puisse temporairement ralentir le flux, les menstruations continuent normalement.
8. Il est impossible de tomber enceinte lors de la première menstruation.
Même si c’est rare, une grossesse peut survenir si la première ovulation a lieu avant, pendant, ou juste après les premières règles et qu’il y a eu rapport sexuel non protégé.
Je vous conseille grandement d’écouter des podcasts maternité, vous y apprendrez tout plein de choses utiles avant, pendant et après la grossesse. Personnellement, c’est grâce à eux que j’ai pu mettre au jour certains mythes complètement faux, y compris pour les bébés et enfants.
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