Bébé se tortille, se crispe et pleure sans que vous compreniez vraiment pourquoi ?
Il est fort probable que votre enfant souffre de coliques bébé, c’est malheureusement très fréquent.
Voyons ensemble de quoi s’agit-il et surtout comment y remédier pour calmer votre tout petit.
Qu’est-ce que les coliques du nourrisson ?
Tout d’abord, il faut savoir que la colique du nourrisson n’est pas une maladie et que 20 % des bébés en souffriront. C’est une douleur qui survient au cours du premier mois du nouveau-né et peut perdurer jusqu’à plus de 4 mois. Elle conduit à des crises de pleurs imprévisibles, généralement après les repas, accompagnés de crispations, de ballonnements et de gaz.
Pendant cette période typique du développement de l’enfant, les jeunes parents peuvent se sentir bien impuissants, la fatigue et le stress en profitent pour s’installer. Afin d’éviter cela, il faut tenter de comprendre ce qui se passe et adopter les bons gestes pour soulager au maximum votre nourrisson.
Quelles sont les causes des coliques bébé ?
Si l’on entend assez fréquemment parler des fameuses coliques du nourrisson, les réelles explications se font plus rares et sont même parfois carrément fantaisistes. La raison est simple, même le corps médical peine à trouver la cause exacte !
Les différentes études scientifiques mettent en revanche en avant l’immaturité du système nerveux et intestinal du tout petit. En effet, si notre corps tout entier et en particulier le système digestif et le colon sont protégés par une flore bactérienne (environ 50 bactéries différentes !) saine et indispensable, l’organisme du nourrisson est lui encore totalement stérile.
De fait, les organes doivent petits à petits apprendre à jouer leur rôle. Le processus de digestion doit se mettre en place, s’harmoniser et se forger une barrière naturelle protectrice. Tous les premiers repas, la vie de tous les jours, les petites affections, les défécations et mictions sont autant de choses naturelles et simples. Elles demandent néanmoins au corps immature un petit temps d’adaptation. C’est un peu comme faire ruisseler de l’eau (ou autre chose) sur une plaie, au début ça pique, ça fait mal, puis au fur et à mesure que la plaie cicatrise on ne sent plus rien… À l’intérieur du corps, c’est tout un microbiote qui doit se former pour protéger le tube digestif, l’estomac, le côlon… et permettre un transit correct, sans constipation, diarrhée, ni douleur.
Quels sont les symptômes des coliques de bébé ?
Le problème avec les coliques bébé, c’est aussi qu’on a tendance à leur attribuer tous les maux, avec le risque de passer à côté de toute autre chose. Reflux gastro-œsophagien, gastro-entérite, intolérance au lait de vache, infections et bien d’autres pathologies peuvent déranger le nouveau-né et certaines peuvent être graves !
La crise de colique intervient souvent en soirée et se traduira plus généralement par :
- Des pleurs intenses, incessants et inexpliqués qui peuvent se répéter près de 3 h par jour, chaque jour et sur plus de 3 semaines.
- Un bébé qui se tortille sous l’action des contractions abdominales.
- Tendance à relever les genoux sur l’abdomen et à garder les poings crispés.
- Un ventre dur et gonflé à la palpation et une rougeur du visage accentuée par les pleurs.
- Les gaz et les selles semblent conduire au soulagement, au moins passager.
- La tétine d’habitude si miraculeuse ne soulage pas bébé, parfois la succion est même complètement refusée.
En dehors de ces périodes de crises, le bébé n’est pas affecté, son sommeil reste bon, sa courbe de croissance et sa prise de poids sont normales. En conclusion, la colique est « juste » un symptôme douloureux temporaire chez un nouveau-né qui va parfaitement bien et ne présente aucun autre signe clinique.
Coliques bébé : jusqu’à quel âge ?
Les coliques font leur apparition vers la troisième semaine du nouveau-né et peuvent s’étendre jusqu’au 4 ou 5ᵉ mois de l’enfant. Rarement plus tard s’il ne s’agit bien que de coliques, d’où l’importance de toujours signaler les symptômes avec le pédiatre lors des visites médicales périodiques de votre bébé.
Comment soulager les coliques infantiles ?
Les coliques passent naturellement avec la croissance, toutefois certaines pratiques et gestes hygiéno-diététiques peuvent aider à diminuer grandement les symptômes et l’inconfort de bébé.
Créer un environnement apaisant pour s’occuper de bébé
Bébé pleure, il a mal au ventre et n’a pas envie d’être sollicité et/ou stressé. Soufflez un grand coup et ne vous laissez pas envahir par la crise, si impressionnante soit-elle. Installez-vous au calme dans la chambre de bébé avec une lumière tamisée, pourquoi pas avec une veilleuse musicale.
Commencez par bercer bébé et masser délicatement son estomac dans le sens des aiguilles d’une montre. Un autre exercice bénéfique consiste à poser bébé sur la table à langer pour effectuer avec ses jambes un mouvement de pédalo. Il est aussi possible de replier les deux jambes sur le nombril puis de basculer doucement de droite à gauche.
Cherchez différentes techniques pour votre confort et celui de votre enfant. Vous pourriez vous installer dans le fauteuil d’allaitement pour une séance décontractante de peau à peau. Ou marcher doucement en plaçant votre bébé à plat-ventre le long de votre avant-bras. Testez aussi le porte-bébé ou l’écharpe de portage. L’utilisation d’une bouillotte peut aussi s’avérer utile pour soulager les douleurs de bébé pendant la phase digestive.
Une alimentation adaptée pour les coliques des nourrissons
L’alimentation est un moment clé chez bébé, source de bien des problèmes liés à l’immaturité du système digestif. Vous devrez donc être particulièrement attentif au matériel, à la préparation et à l’organisation des repas de bébé. On évite globalement les repas excessifs qui surchargeront le petit ventre et génèreront forcément plus de douleurs !
Si vous donnez du lait artificiel, préférez les biberons anti-coliques pour limiter l’absorption d’air lorsque bébé boit. Biberon en verre ou en plastique, choix de la tétine… Je vous explique tout dans mon article « Comment bien choisir son biberon bébé« .
Si vous allaitez, sachez que le « lait gras » de fin de tétée est reconnu pour prévenir les coliques du nourrisson. De ce fait, les spécialistes préconisent de ne donner qu’un seul sein par tétée et même sur deux repas s’il le faut. Ainsi vidé au maximum, bébé boira forcément ce lait maternel protecteur. Vous passerez ensuite au deuxième sein pour les tétées suivantes et ainsi de suite. Bien sûr, vous pouvez également utiliser un tire-lait afin de prélever simultanément vos deux seins.
Prenez le temps qu’il faut pour que votre nourrisson fasse bien son rot en le maintenant à la verticale.
Une position inclinée pour faciliter la vidange gastrique
Enfin, sachez que l’utilisation d’un plan incliné peut être bénéfique pour votre bébé. Pas de miracle, il ne stoppera pas à lui seul les coliques, toutefois il peut participer à les écourter dans la mesure ou l’angle favorise une digestion meilleure et plus rapide. L’inclinaison du matelas permet par ailleurs à bébé de mieux respirer, notamment s’il est un peu enrhumé. C’est donc un ensemble de paramètres qui se trouvent améliorés. Sans cela, votre bébé pourrait cumuler colique, régurgitation et encombrement nasal… Les pleurs n’en seront que plus importants !
Vous pouvez également vous tourner vers des probiotiques et des séances d’ostéopathie… N’hésitez pas à en parlez-en avec votre médecin, on n’innove jamais avec l’alimentation et la prescription médicamenteuse pour un bébé.
Quand consulter un médecin ?
Ces signes ne sont pas liés aux coliques.
L’erreur serait de prendre pour des coliques ce qui n’en est pas ! Consulter rapidement votre médecin pédiatrique en présence de :
- Fièvre
- Vomissements
- Selles sanguinolentes, forte diarrhée ou à l’inverse absence de selles (constipation)
- Refus de s’alimenter entrainant naturellement une perte de poids
- Signes de déshydratation
- Si vous sentez votre bébé atone, absent, pas bien toute la journée…
- Si votre enfant est tombé, a été secoué et présente des symptômes consécutifs
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