Pour le bébé, la sieste n’est pas seulement une petite pause pour recharger les batteries, comme elle le serait pour un adulte.
De la même façon que pour le sommeil nocturne, la sieste est un moment essentiel au développement psychomoteur et au bien-être du tout-petit.
Voilà pourquoi il est important de la préserver, de faire attention à ce que bébé dorme suffisamment et dans de bonnes conditions.
Je vous propose ici d’explorer en détail tout l’univers de la sieste bébé à travers quelques questions pratiques.
Combien de siestes bébé devrait-il faire chaque jour ?
– Pour les Nourrissons de la naissance à 3 mois
Les nouveau-nés ont besoin de beaucoup de sommeil, souvent entre 14 et 17 heures par jour, réparties entre les siestes et le sommeil nocturne. À cet âge, les siestes sont fréquentes et de courte durée, généralement toutes les 2 à 3 heures. Le rythme n’est pas encore régulier, les siestes peuvent varier en durée et en nombre chaque jour.
– Pour les Bébés de 3 à 6 mois
À partir de 3 mois, les bébés commencent à développer un rythme de sommeil plus prévisible. Ils font habituellement 3 à 4 siestes par jour pour atteindre environ 4 à 5 heures de sommeil diurne. C’est à cet âge que la sieste unique de l’après-midi commence à s’imposer, elle devient plus longue tandis que les autres moments de repos raccourcissent.
– Pour les Bébés de 6 mois et plus
Vers l’âge de 6 mois, la plupart des bébés font environ 2 à 3 siestes par jour. Ils dorment encore beaucoup la nuit, mais les siestes diurnes restent importantes pour leur développement. Progressivement et aux alentours de 12 mois, il ne reste que deux siestes quotidiennes durant entre 1 et 2 heures chacune.
Mon bébé ne dort pas bien la nuit, est-ce lié à ses siestes ?
Il est possible que des siestes trop longues ou trop tardives dans la journée affectent le sommeil nocturne. Voilà pourquoi il est important d’adopter un bon rythme tout en prenant en considération les besoins particuliers de l’enfant.
Il faut par ailleurs savoir qu’un bébé qui a pu se reposer correctement en journée est aussi susceptible de mieux dormir la nuit car il sera moins excité et irritable au moment du coucher. En effet, un bébé trop fatigué est stressé, son corps produit du cortisol (hormone du stress) ce qui rend l’endormissement bien plus difficile et favorise les réveils nocturnes.
Les professionnels s’entendent à dire que « le sommeil appelle le sommeil ». Des siestes régulières et suffisantes en journée aidant finalement l’enfant à avoir un sommeil nocturne plus qualitatif et durable.
En conclusion, si votre bébé ne dort vraiment pas bien la nuit, il faut sans doute chercher d’autres causes avant de chercher à diminuer les siestes. Et si vous vous demandez encore s’il faut réveiller bébé pendant une sieste trop longue, je vous suggère de lire mon article sur le sujet !
Comment puis-je établir une routine de sieste ?
La routine de la sieste s’instaure exactement de la même façon que celle du coucher. La première étape consiste à identifier le bon moment pour le coucher et les signes de fatigue de bébé vous y aideront. S’il se frotte les yeux, bâille fréquemment et devient grognon, c’est le moment opportun. Vous pouvez alors instaurer une petite routine pré-sommeil comme la lecture d’une histoire brève, une petite chanson ou un gros câlin avant de l’installer dans son lit bébé.
Soignez l’environnement de la pièce, une température agréable (18/20 °C), une lumière tamisée et peu de bruit sont la clé pour un endormissement rapide et un sommeil réparateur. Une veilleuse ou une peluche bruit blanc peuvent contribuer à l’apaisement et à l’endormissement de votre tout petit. Pour certains enfants, l’endormissement diurne est plus difficile, quand bien même ils sont épuisés. Essayez de trouver ce qui fonctionne le mieux pour endormir votre bout de chou, avec calme, régularité et patience.
Mon bébé se réveille souvent pendant la sieste, est-ce normal ?
Il est tout à fait normal que les bébés se réveillent pendant leurs siestes, surtout dans les premiers mois. Le cycle de sommeil des bébés est plus court que celui des adultes, durant environ 50 à 60 minutes. Il comprend plus de temps en phase de sommeil léger qu’en sommeil profond, du coup le tout petit est plus susceptible de se réveiller. Par ailleurs, le système nerveux immature des nourrissons est très sensible aux stimulus extérieurs et leurs besoins physiologiques (alimentation, change, affectif) peuvent aussi causer le réveil.
En dehors de symptômes évidents et de problèmes similaires la nuit, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Autrement, il vaut mieux consulter, RGO, coliques, problèmes respiratoires ou maladies peuvent en effet perturber le sommeil.
Quels sont les signes que mon bébé a besoin d’une sieste ?
Les jeunes enfants ne savent pas verbaliser leur fatigue et même lorsqu’ils parlent ils ne vous diront généralement pas « je veux dodo ! ». Il est donc essentiel que les adultes sachent reconnaitre les signes de somnolence pour proposer un temps de repos et ainsi éviter la fatigue excessive.
Il y a des signes universels et évidents comme le frottement des yeux, des oreilles ou les bâillements répétés. Le manque de patience, d’intérêt pour une activité ou l’irritabilité en sont d’autres, assez commun à la majorité des enfants et même des adultes. Certains petits peuvent se montrer globalement plus « collants », chouinant, demandant de l’attention et des câlins.
Pour le cas particulier de la sieste, un enfant qui est complètement surexcité le soir et qui a du mal à trouver le sommeil, aurait sans doute eu besoin d’une petite sieste en début d’après-midi ! Même très brève, ce temps de repos permet de décharger toutes les tensions et de rebooster le corps pour finir la journée. Le soir venu, l’enfant est plus zen, disposé au rituel du soir et à l’endormissement.
Y a-t-il des différences dans les besoins de sommeil entre les bébés allaités et ceux nourris au biberon ?
Les besoins de sommeil des bébés allaités et ceux nourris au biberon sont similaires en termes de quantité totale. Toutefois, les nourrissons allaités auront tendance à se réveiller plus fréquemment pour des tétées, même pendant les siestes, car le lait maternel est digéré plus rapidement que le lait en poudre. Cela peut donc entraîner des siestes plus courtes et plus fréquentes. Les bébés nourris au biberon seront moins dérangés par la faim car le lait maternisé se digère plus lentement (mais aussi moins bien). Ces caractéristiques n’affecteront le bébé que les premières semaines parce que très rapidement les tétées s’espacent, laissant largement le temps pour une bonne sieste !
Mon bébé refuse de faire la sieste, que puis-je faire ?
Si votre bébé est hostile à l’idée de faire la sieste, il va falloir s’armer de patience et l’y amener doucement, c’est un peu le même processus que pour l’endormissement autonome.
Une fois que vous aurez identifié les heures de fatigue de votre enfant, la stratégie va être de se synchroniser pour anticiper plus largement. Nous avons déjà parlé de l’environnement et de la routine, l’idée va être d’amener bébé à s’apaiser au préalable. Réduisez les activités excitantes et bruyantes au profit de jeux plus calmes à faire avec votre tout-petit. Il profite alors de votre présence et de vos échanges, un moyen pour lui de se rassurer et de faire le plein d’amour, parfait pour se sentir bien et s’endormir.
Vous pourrez alors plus facilement l’installer dans son lit dès que les signaux de fatigue arrivent, il ne faudrait pas louper le petit train du sommeil ! Et si vraiment votre bébé ne parvient pas à sombrer dans les bras de Morphée, gardez-le au maximum dans ce contexte relaxant afin qu’il fasse une pause, même éveillé. En répétant ce rythme chaque jour, votre bébé devrait finir par réussir à dormir et plus rapidement.
Il est toutefois important de savoir que chaque bébé est différent, certains dorment vraiment très peu en journée alors que d’autres sont de gros dormeurs. Les périodes de croissance influent aussi largement sur le besoin de sommeil. Dès lors, la souplesse est indispensable, imposer une sieste de manière rigide risque d’être un échec voire un traumatisme.
Le petit tips de maman : Une petite balade en poussette ou dans l’écharpe de portage a le don de faire s’endormir les bébés les plus récalcitrants ! Attention en revanche à ce que cette solution de secours ne devienne pas un rituel d’endormissement.
Peut-on regrouper les siestes quand bébé dort peu ?
Il arrive que certains bébés ne dorment que par petites tranches de temps dans la journée : 20, 30 minutes à peine… et pourtant, ils semblent encore fatigués. Cela peut être frustrant pour les parents, qui se demandent alors s’il est possible de regrouper les siestes pour offrir à bébé un repos plus long et plus réparateur.
Dans les premiers mois, sachez que ce phénomène est courant. Le système nerveux des tout-petits est encore immature, leurs cycles de sommeil sont courts, et ils ont parfois du mal à enchaîner plusieurs cycles d’affilée. Il est donc normal que les siestes soient fragmentées.
Cependant, il est possible d’accompagner progressivement bébé vers des siestes un peu plus longues :
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En veillant à ce qu’il s’endorme au bon moment, avant qu’il ne soit trop fatigué ;
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En proposant un environnement propice au prolongement de la sieste : calme, obscurité, température agréable, bruits blancs, etc. ;
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En étant présent à la transition d’un cycle à l’autre : une main posée doucement, une berceuse répétée, ou une petite présence rassurante peuvent aider bébé à ne pas se réveiller complètement.
💡 À noter : Il est parfois plus efficace de proposer une sieste un peu plus tôt dans la journée, plutôt que d’attendre un moment plus tardif en espérant que bébé dorme plus longtemps.
Si malgré tout votre enfant reste sur de toutes petites siestes, ne vous inquiétez pas trop. Certains bébés fonctionnent comme cela pendant un temps, surtout entre 0 et 6 mois. Avec le temps, la maturation du sommeil et une routine stable, les siestes auront naturellement tendance à s’allonger.
Faut-il toujours respecter les horaires de sieste ou peut-on être flexible ?
La régularité comme la flexibilité sont essentielles dans la vie ! En respectant autant que possible les horaires, vous mettez en place une routine bénéfique pour toute la journée de l’enfant. Pour autant, tous les jours ne se ressemblent pas et il faut savoir être à l’écoute des besoins de son bébé. Il sera parfois utile de décaler les horaires pour concilier le repos avec tous les évènements de la vie ou tout simplement parce que ce jour-là bébé s’est senti fatigué plus tard. L’important étant de garder l’équilibre et de ne pas induire, dès le plus jeune âge, une dette de sommeil.
Bébé dort bien à la maison, mais qu’en est-il au-dehors ? Voici comment bien gérer les siestes en sortie ou en voyage.
À quel moment arrêter la sieste ?
C’est une question que se posent beaucoup de parents : à partir de quand peut-on envisager de supprimer la sieste ?
En réalité, il n’y a pas d’âge « idéal » ou universel. Chaque enfant évolue à son rythme. Certains arrêteront naturellement la sieste autour de 2 ans et demi, tandis que d’autres continueront à en avoir besoin jusqu’à 4 ans ou même un peu plus. L’essentiel est d’observer les signes que vous envoie votre enfant.
Voici quelques indicateurs qui peuvent vous mettre sur la piste :
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Il met beaucoup de temps à s’endormir le soir, alors qu’il dormait bien auparavant ;
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Il refuse la sieste plusieurs jours d’affilée, sans être grognon ni fatigué dans l’après-midi ;
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Il se réveille spontanément avant la fin de la sieste, en pleine forme, sans besoin de repos supplémentaire.
Si ces signes sont récurrents, c’est probablement que son besoin de sommeil diurne diminue. Dans ce cas, vous pouvez tester une suppression progressive, en alternant un jour sur deux, ou en remplaçant la sieste par un temps calme (lecture, jeux doux, musique tranquille…) qui permet quand même à l’enfant de se poser.
Là encore, l’observation et la bienveillance seront de mise pour accompagner ce changement en douceur.
A noter :
La sieste est bien plus qu’un simple temps de repos : c’est un pilier du développement et du bien-être de votre bébé. En observant ses besoins, en instaurant des repères sécurisants et en restant flexible face aux changements, vous l’aidez à construire un rythme de sommeil harmonieux.
Chaque enfant est unique, certains dorment beaucoup, d’autres moins, certains adorent la sieste, d’autres la refusent parfois… et c’est normal. L’important, c’est d’avancer ensemble, avec douceur et confiance.
Rappelez-vous : il n’y a pas de règle parfaite, juste ce qui fonctionne pour vous et votre bébé.
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